17 novembre 1993 : L’épouvantable soirée de l’équipe de France de football au Parc des Princes

Le 17 novembre 1993 est une date qui continue de hanter les amoureux du football français. Plus qu’une simple défaite, ce fut un drame national, un cauchemar inexplicable qui a laissé une cicatrice profonde. Après les succès de la génération Platini, les Bleus semblaient en voie de retrouver leur gloire, mais cette rencontre fatidique s’est achevée dans la douleur. De la légèreté à la catastrophe, retour sur le contexte de ce match France – Bulgarie de 1993 qui résonne encore aujourd’hui comme un des plus grands traumatismes du football tricolore.

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Des lendemains difficiles pour les supporters après la génération Platini

La fin d’une glorieuse épopée

L’ombre de la génération Platini planait encore sur l’équipe de France. Après des parcours exceptionnels, comme la demi-finale de Coupe du Monde 1986 et la victoire à l’Euro 84, le départ des cadres laissa un vide immense. La transition fut un échec. Les qualifications pour l’Euro 88 et le Mondial 90 furent un échec cuisant, laissant les Bleus orphelins de grandes compétitions.

De nouveaux espoirs avant un Euro 1992 de football très décevant

L’arrivée de Michel Platini comme sélectionneur de l’équipe de France de football redonna un élan d’optimisme dans l’hexagone. C’est pourquoi les Bleus réalisèrent un Grand Chelem parfait en qualifications pour le championnat d’Europe de football en 1992 organisé en Suède, enchaînant huit victoires en huit matchs. Cette phase de qualification augurait ainsi du meilleur pour cette compétition, avec un réel objectif de victoire. Malheureusement, l’aventure suédoise se transforma en un fiasco, avec une élimination précoce dès le premier tour.

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Un parcours de qualification sinueux vers la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis

Des débuts difficiles avant un net redressement

La mission du nouveau sélectionneur, Gérard Houllier, était claire : emmener les Bleus au Mondial 94 aux États-Unis. Malgré une entame difficile, une défaite en Bulgarie, la France enchaîna les victoires, menée par le duo Papin-Cantona. Avec deux matchs à domicile pour finir, et un simple point à obtenir pour se qualifier, le rêve américain approchait. Par conséquent, la confiance était de mise, l’humilité et le respect de l’adversaire un peu moins !

Un non-match inattendu : La chute contre Israël

Le premier match décisif se joua au Parc des Princes face à une modeste équipe d’Israël, défaite à domicile sur le score de 4-0 au match aller. Les Bleus, qui menaient au score 2 buts à 1 à quelques minutes de la fin (buts de Sauzée et Ginola contre un but de Harazi pour Israël), se liquéfièrent en fin de rencontre. Car Berkovitch à la 83ᵉ et Atar à la 90e minute d’Israël anéantirent les espoirs d’une qualification anticipée. Le champagne était donc au frais pour fêter la victoire et la qualification. Il attendra (peut-être) le dernier match !

France – Bulgarie 1993 : De l’espoir à la terrible désillusion

Un avant-match sous haute tension

Côté coulisses, la cohabitation entre joueurs de l’OM et du PSG au sein des Bleus n’était pas toujours évidente. David Ginola, comprenant qu’il ne serait pas titulaire, dénonça publiquement cette situation, avant de faire son mea-culpa dans la foulée. Dans ce contexte de crispation avant cette rencontre déterminante, ses turpitudes individuelles contrastaient avec l’union sacrée nécessaire avant le coup d’envoi. Place au duel final contre la Bulgarie. Un simple match nul suffisait pour le onze de Gérard Houllier, alors qu’une victoire était impérative pour les bulgares.

Une fin de match tristement historique

La France débuta le match en ouvrant le score par Eric Cantona à la 32ᵉ minute de jeu. La joie fut cependant de courte durée, car l’égalisation se produisit cinq minutes plus tard sur un but de la tête du bourreau de la soirée, Kostadinov. L’angoisse grandit au fur et à mesure que les minutes s’égrenèrent. L’équipe, trop prudente, cherchait à conserver le score plutôt que de marquer. Puis, à dix secondes de la fin du temps réglementaire, sur une action anodine, David Ginola, entré en jeu à la 69ᵉ minute, tenta un centre devant le but. Il eût été préférable de garder le ballon pour gagner de précieuses secondes avant le coup de sifflet final. Une action anodine qui collera à la peau du joueur parisien toute sa carrière. Puisque les Bulgares récupérèrent le ballon et contre-attaquèrent pour servir Kostadinov, qui s’en alla tromper Bernard Lama d’une frappe imparable en pleine lucarne. La Bulgarie crucifia l’équipe de France et obtint sa qualification pour la Coupe du Monde 1994 à la dernière seconde.

Crédit : @20minutes

L’heure du bilan et des responsabilités

Moment de stupéfaction totale pour le Parc des Princes qui sombra dans un silence étourdissant. Il en fut de même pour les joueurs, le staff technique et tous les supporters français derrière le tube cathodique. L’onde de choc fut énorme, et laissa place à un feuilleton médiatique entre le sélectionneur et David Ginola. Gérard Houllier, dans une déclaration controversée, mettra en cause le joueur du PSG, parlant d’un « crime contre l’équipe ». En se référant à ses déclarations d’avant-match qui selon lui fragilisèrent la cohésion et l’esprit d’équipe. Une phrase qui fit d’El Magnifico le bouc émissaire d’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de l’équipe de France.

Le match France-Bulgarie de 1993 restera le symbole d’une tragédie ayant marqué plusieurs générations de supporters. Kostadinov (entré illégalement en France pour cette rencontre) restera à jamais le nom de l’homme qui a brisé un rêve collectif. Gérard Houllier fut donc évincé et remplacé par son adjoint, Aimé Jacquet, chargé de recréer un groupe et repartir de l’avant après ce cuisant échec. Avec un objectif de taille, façonner une équipe capable de porter haut les couleurs tricolores pour l’Euro 1996 en Angleterre, et retrouver avant tout les sommets pour la Coupe du Monde 1998, organisée dans l’hexagone.



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